L’association des sept calvaires monumentaux de Bretagne veut remettre ses monuments religieux en peinture. Trois calvaires de Plougastel sont aujourd’hui en travaux.

Bientôt terminée la morosité granitique des calvaires et des croix qui peuplent les cimetières et les places de Bretagne ? Peut-être bien. C’est en tout cas le souhait de l’Association des sept calvaires monumentaux de Bretagne. Après avoir illuminé les monuments des sept communes qu’elle rassemble, lors de spectacles en son et lumière, l’organisation se lance dans un nouveau projet : remettre ses croix en peinture !

« Après “Quand les calvaires s’illuminent”, nous lançons le projet “Quand les calvaires étaient peints” », s’enthousiasme Dominique Cap, président de l’association. « Au début, les calvaires étaient en couleur, explique celui qui est également maire de Plougastel-Daoulas. Nous avons d’abord mis en lumière ces livres de pierre. Et maintenant que le spectacle marche bien, nous franchissons une nouvelle étape et nous sortons les pinceaux ! »

Mais attention, Dominique Cap défend un projet « très sérieux ». Il s’agit avant tout de permettre aux habitants « de se réapproprier leur patrimoine ». Une étude approfondie a été réalisée, en lien avec la Direction régionale des affaires culturelle (DRAC) de Bretagne. L’objectif ? Certifier que les monuments religieux étaient bien colorés lors de leur construction et identifier les techniques et les matériaux utilisés à l’époque. Des échantillons ont ainsi été prélevés sur le porche de l’enclos paroissial de Guimiliau et sur des statues de l’église de Logonna-Daoulas.

Prendre le temps de bien faire

L’association souhaite « prendre le temps de bien faire les choses ». D’où le choix de ne peindre d’abord que de « petits » calvaires. Via Dominique Cap, Plougastel-Daoulas s’est portée volontaire et trois martyrs doivent être repeints entièrement : la Croix du cimetière, la Croix de Kertanguy et à Kroas Kervern. Les travaux ont commencé dès ce lundi 3 septembre et si la météo le veut bien, tout sera prêt pour les journées du patrimoine, les 15 et 16 septembre.

L’opération est financée tout à la fois par la DRAC, la Région, l’association des sept calvaires monumentaux de Bretagne, par le fonds national du Crédit Agricole Pays de France et par la commune de Plougastel-Daoulas. Coût total de l’opération : 20 000 €. Une bonne surprise pour Dominique Cap qui s’attendait à plus.

La commune de Plougastel-Daoulas travaille, sur ce projet, avec l’entreprise Arthema Restauration. Laquelle n’a pas la tâche facile. Principales difficultés ? « Bien synthétiser les pistes scientifiques » pour retrouver les coloris originaux, détaille Ludovic Loreau, maître d’œuvre de la société. « Et il y a des codes, poursuit-il. On ne met pas n’importe où le bleu, le rouge, etc. » Une fois peint, chaque calvaire sera enduit d’une couche de cire d’abeille pour le protéger des éléments bretons.

Après, « si tout va bien », d’autres calvaires suivront dans les communes de l’association, indique Dominique Cap. En attendant, le maire de Plougastel-Daoulas s’impatiente de voir le résultat et invite d’autres communes à se lancer dans des projets similaires. « Elles peuvent nous consulter. Nous sommes très ouverts », conclut-il.