Dominique Cap, président de l’association des sept calvaires monumentaux, Justine Derouault, chargée de mission et l’équipe d’Arthema restauration, conduite par Ludovic Loreau, se donnent jusqu’au 12 septembre pour rendre aux trois calvaires leurs couleurs d’origine.
Dominique Cap, président de l’association des sept calvaires monumentaux, Justine Derouault, chargée de mission et l’équipe d’Arthema restauration, conduite par Ludovic Loreau, se donnent jusqu’au 12 septembre pour rendre aux trois calvaires leurs couleurs d’origine. (Photo Eleonore Soliotopoulos Oppermann)

Après les avoir mis en lumières, l’association des sept calvaires monumentaux de Bretagne souhaite repeindre entièrement plusieurs monuments. L’opération va débuter à Plougastel-Daoulas.

Le projet de l’association des sept calvaires monumentaux de Bretagne (*) de rendre ses couleurs d’origine à un calvaire avait déjà été évoqué en décembre 2015. Un travail de longue haleine débouchant sur une étude menée avec la Drac Bretagne en 2017 a permis d’évaluer la faisabilité du projet, lancé à Plougastel-Daoulas (29), depuis ce lundi, sur, non pas un, mais trois calvaires.

Coût du projet : 20 000 €

Les croix du cimetière de Kertanguy et de Kroas Kerven bénéficieront chacune de techniques différentes qui permettront de comparer les évolutions dans le temps et la résistance des procédés. Au cimetière, pigments anciens, feuille d’or et huile de lin reprendront les techniques des XVIe et XVIIe siècles. Pour Kertanguy, retour à la caséine utilisée depuis le Moyen-Âge, tandis qu’à Kroas Kervern, une peinture minérale (à base de silicate de potassium) plus moderne, reprendra les codes traditionnels. Chacune sera recouverte d’une couche de cire d’abeille pour les protéger mais les rendus et détails seront probablement différents d’une croix à l’autre.

Illuminations du calvaire de Saint-Thégonnec.(COR / Kévin cabioch)

L’ensemble du projet, étude comprise, revient à 20 000 € répartis entre les différents partenaires que sont la commune de Plougastel-Daoulas, la Région, la Fondation du Crédit agricole et le service des Monuments historiques de la Drac Bretagne. Afin de lever toute ambiguïté, à l’heure où la laïcité est revendiquée haut et fort, Dominique Cap, président de l’association des sept calvaires monumentaux de Bretagne et maire de Plougastel-Daoulas précise que « les communes sont propriétaires du patrimoine et que ce n’est donc pas un problème de mettre de l’argent public dans des symboles religieux ».

Le résultat dévoilé lors des Journées du patrimoine

Il souhaite faire de cette première un sujet d’échanges et de discussions entre les habitants qui pourront découvrir le résultat du travail effectué par Arthema restauration lors des prochaines Journées européennes du patrimoine, les 14 et 15 septembre prochains. Il ne cache pas, par ailleurs, que ce projet n’est qu’une étape avant que d’autres adhérents de l’association ne prennent la suite dans les années à venir car « on est dans l’esprit des bâtisseurs des calvaires et cathédrales, on prend notre temps », dit-il, comptant les années passées à faire aboutir l’aventure.* Créée en janvier 2005, l’association englobe les calvaires de Guéhenno (56), Saint-Jean-Trolimon, Pleyben, Plougastel-Daoulas, Guimiliau, Saint-Thégonnec et Plougonven.

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