Carnoët. « Ne pas confondre conservation et restauration »

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Les explications de l’opération de conservation des statues ont été expliquées aux conservatrices des monuments historiques, représentants de la municipalité et membres de l’association Glad Karnoed.
Les explications de l’opération de conservation des statues ont été expliquées aux conservatrices des monuments historiques, représentants de la municipalité et membres de l’association Glad Karnoed. | OUEST-FRANCE

Vingt-sept statues religieuses en bois, certaines très dégradées, ont repris place dans l’église, après un processus de conservation réalisé par l’atelier nantais Arthéma.

« Il ne faut pas confondre conservation et restauration », lance Christine Jablonski, conservatrice des Monuments historiques de Bretagne, et Céline Robert, conservatrice des antiquités et objets d’art des Côtes-d’Armor.

« La conservation consiste en une série d’opérations visant seulement à stopper le processus de dégradation d’une œuvre d’art, ajoutent les deux spécialistes. La restauration, quant à elle, a pour but de les remettre dans l’état le plus proche de la vérité historique. »

Éviter une dégradation irréversible

Ces 27 statues polychromes, dont certaines datent des XVe et XVIe siècles, souffraient de pertes de matière, parfois importantes, et d’attaques d’insectes xylophages, d’où la nécessité de les protéger pour éviter une dégradation irréversible.

Face aux deux conservatrices, à Isabelle Nicolas, maire, et à Marianne Clec’h, présidente de l’association Glad Karnoed, Ludovic Loreau et Tiphaine Bouchot, de l’atelier Arthéma, ont expliqué dans le détail le travail réalisé pour assurer la conservation de ces statues, parmi lesquelles plusieurs sont classées, les autres étant inscrites à l’inventaire des Monuments historiques.

« Après une analyse approfondie de chacune d’entre elles, nous avons procédé à un dépoussiérage complet sous aspiration contrôlée, puis à la fixation des écailles et soulèvements de la couche picturale », détaillent-ils.

« Une opération minutieuse de destruction des larves et un traitement insecticide préventif ont été effectués, ainsi qu’un curetage a minima des bois trop fragiles et un durcissement des bois subsistants. »

Pour la plupart des statues, ce travail a duré une quarantaine d’heures, « et même 60 h pour l’une d’entre elles. Dix statues ont pu être traitées sur place, mais les 17 autres l’ont été à l’atelier de Nantes. »

Une étude a également été réalisée pour estimer les travaux de restauration qui seraient à effectuer. « Si certaines statues ne nécessitent pas d’intervention importante, cinq d’entre elles, en revanche, seraient à restaurer en priorité, leur état de dégradation étant bien avancé. »

Le coût total de l’opération, à laquelle il faut ajouter les études, la création de consoles et la pose de fixations de sécurité, s’élève à 24 700 € HT. Le chantier a toutefois bénéficié de 18 200 € de subventions (Drac, Région et Département).